Polar ou du cochon
J'ai promis.
Promis de dire un mot de toutes ces merveilles cultissimes du cinéma de science-fiction dont nous a abreuvé le Spectre Film Festival de Strasbourg-city.
J'ai promis, alors je ferai.
Un poil plus tard. C'est juste qu'il y a des priorités. Par exemple, là, lecteurs chéris ou égarés, j'ai une commande pharaonique (sa mère) de quelques quatre-cents films policiers à faire partir.
Quatre-cents polars. Tous pays confondus.
C'est beau comme une crèche.
Mais il y a toujours un mêêêêêêêêê qui file un peu la haine (Woolmark).
Ouaip, y a une poule dans le cottage, comme dirait un ami rosb... anglais.
Attention, ici, c'est le mec qui a de sérieux problèmes dans la vie (vous êtes prévenus, et pouvez déjà commencer à cotiser) ! Qu'est-ce que vous croyez ? Que c'est facile tous les jours de passer de longues heures - aussi longues qu'un jour sans blog - dans le bureau de mes cheftaines, à justifier pourquoi je privilégie Le Faucon maltais à Bad Boys II, Ascenseur pour l'échafaud à Piège en eaux troubles, ou Il était une fois en Amérique à Deux doigts sur la gâchette (avec notre Totophe Lambert national, meuh oui !) ?
C'est vrai, ça, j'ai de ces idées ! En d'autres temps, on m'aurait roué de coups en place publique et jeté mon petit corps meurtri en pâture à la vindicte populaire. Ma tête aurait ainsi trônée quelques mois au bout d'une pique, place Kleber, bien en face de l'entrée de la Fnac. J'aurais servi de crachoir à mes contemporains qui n'auront jamais su à quel point, pourtant, je les aimais.
Nous n'en sommes pas encore tout-à-fait là. Mais pas loin.
Car il faut avoir perdu l'esprit - voire être possédé par le démon - pour acheter à prix d'or (droits de diffusion obligent) les films de... euh... comment déjà ? Ah oui ! Jean-Pierre... Melville... c'est bien ça ? Ou les films noirs états-uniens des années 50... en noir et blanc, vous n'y pensez pas ?! Il y a la VF au moins sur le DVD ?
Non, je mérite l'excommunication. Parce que, c'est bien connu, ce que veulent les abonnés, c'est de la barbaque volante, de l'arrosage massif à la sulfateuse à pruneaux, des globules répandus face caméra. Bref, de la bonne pelloche qui pète.
Faut qu'ça saigne, hein Boris ?
Entendons-nous bien, je n'ai rien contre. Au contraire. J'ai pris grand soin d'équilibrer ma commande avec du Bruce Willis, du John Woo, du Olivier Marchal. Il en faut pour tous les goûts (de feu, dans la Sierra).
Non, ce n'est que l'énième remake d'un vieux débat de rats (pack) de bibliothèques. Entre les tenants du ciné-club et les chantres du vidéo-club, difficile, parfois, de faire entendre une troisième voix (j'aime assez l'idée d'être le Troisième homme), celle du Juste Milieu-club (mais rien à voir avec le "Milieu" tout court, hein !).
Et puis c'est quand même plus facile de conseiller, de défendre ou de faire découvrir un film quand on peut en vanter les mérites sans pouffer de rire.
Voilà, c'était le coup de gueule du jour.
J'me plains pas, j'm'exprime.
C'est vrai que c'est quand même pas désagréable de charger une commande avec la collection complète des James Bond ou l'intégrale d'Hitchcock. Dans le genre sinécure (et cinéphile), c'est plutôt du haut de gamme.
Alors vive le polar ! Et en signe de protestation, je fais un pied-de-nez au vidéothécaire (of yourself) et m'en vais de ce pas en réserve... lire une BD.
Voyons... Que vais-je choisir ?...
ou
?