Dîtes 32...
Il y a de cela quelques trente-deux années terrestres, pile-poil, je poussais mon premier ouin. Un ouin régulier, bien frappé, ample et efficace. Un ouin de ouineur. Malheureusement je ne m'en souviens plus. Pas plus que je ne me souviens de m'être - immédiatement après - copieusement soulagé sur la blouse immaculée du médecin accoucheur. Déjà à l'époque je devais avoir un problème avec les uniformes. Cela aussi a beaucoup changé.
Je ne vais pas faire un bilan, puisque le meilleur reste à venir.
Enfin je crois...
Enfin, j'espère !
Non, c'est un simple état de fait. Il y a environ 11 680 jours, Dame Nature estimait que j'étais apte au service, que j'avais assez enquiquiné Madame Mère intra-muros et que, désormais, j'avais gagné le droit de lui rendre la vie infernale dans le vrai monde du dehors.
Pressé, donc, par des impératifs biologiques, j'ai toutefois pris soin de choisir mon heure et d'être démoulé à 16h00 précises, heure bénie du goûter, un dimanche après-midi à l'heure de l'École des fans, prouvant ainsi que j'avais in utero parfaitement intégré l'idée qu'après l'effort vient le réconfort.
Quant à mon père et néanmoins géniteur, j'imagine un peu sa trombine perplexe en prenant dans ses grandes mains ce "cadeau" improbable, surgi du néant neuf mois tout ronds après son propre anniversaire...
Bon, allez, encore un an et vous pourrez m'appeler Jésus !
Mais ce ne sera pas encore pour cette année, eh eh eh !!!
Et j'en profite pour remercier mon père et ma mère sans qui, bien évidemment, je ne serais pas là...